dimanche 30 novembre 2008

vendredi 28 novembre 2008

A time for everything

Yaron Herman trio, un vrai plaisir de presque deux heures, et pour l'illustrer une photo noir et blanc, rare ici. Je préfère en général la couleur.
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Mon premier concert de jazz, c'était à Bordeaux, j'écoutais Diane Reeves. Il y a eu ensuite Milan et Dave Brubeck que je ne connaissais pas. J'étais au parterre, une place incroyable -d'où je pouvais absolument tout voir. Je me souviens encore de l'intensité du moment : je sentais à l'accueil de la salle que j'assistais à quelque chose, à un moment -rare- que je n'aurais pas l'occasion de revivre. Je ne suis pas musicienne et je n'ai jamais été initiée... mais chaque fois que je suis à un concert de jazz, j'ai cette impression renouvelée, d'assister à quelque chose d'unique.
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Je suis encore ébahie par ce que j'ai vu, entendu ce soir -par la virtuosité du pianiste et du batteur extraordinairement inventifs...
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dans le train pour Beaugency


lundi 24 novembre 2008

Coup de tête


Le Roi. Mais ce soldat est fort propre. Qu'avez-vous donc, Père Ubu ?
Père Ubu. Voilà ce que j'ai !

Coup de tête dans le ventre.

Le roi. Misérable !
Père Ubu. MERDRE.
Coup de bâton.

Le roi. Lâche, gueux, sacripant, mécréant, musulman !
Père Ubu. Tiens, pochard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, calard, cafard, mouchard, savoyard, polognard !
Le roi. Au secours ! Je suis mort !
Père Ubu, roulant le Roi sur le devant du guignol avec le bâton.
Tiens, capon, cochon, félon, histrion, fripon, souillon, polochon ! Est-il bien mort ? Eh aïe donc ! (Il l'achève.) Me voici roi maintenant !
Il sort.
Ubu sur la butte, Alfred Jarry
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Jouer - JOUER- !
en mille morceaux
GRAS et gros mots
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fleur de courgette cet été

dimanche 23 novembre 2008

four stellaire

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++La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.
++Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
++Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable…
++Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.
+Francis Ponge, Le parti pris des choses, 1942
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Mes premiers pains... [bien mieux réussis que mes photos] un vrai délice avec beurre, jambon fumé et feuilles de salade, le tout relevé d'un filet de balsamique et d'huile d'olive. Merci à Emmanuelle pour sa recette et sa technique que j'ai suivie à la lettre. [J'entrevois déjà le petit déjeuner de demain : pain, beurre, confiture de melon d'eau et orange, du miel aussi.]

samedi 22 novembre 2008

Tête-Paysage

Tête-Paysage, Jean Arp (1924-1926)
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je suis né dans la nature.
je suis né dans un nuage.

je suis né dans une pompe.

je suis né dans une robe.

j'ai quatre natures.

j'ai deux choses.

j'ai cinq sens.
sens et non-sens.
nature est sans-sens.

place à la nature.

la nature est un aigle blanc.

place dada à la nature dada.

je me modèle un livre à cinq boutons.

le tour de force du sculpteur est une sombre bêtise.

Extrait 1931, Jean Arp
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Je connais très mal le mouvement dada, à part Tristan Tzara, je dois avouer que les membres du mouvement me sont inconnus... J'en sais désormais un peu plus et notamment concernant Jean Arp fondateur avec Tzara du mouvement. Beaucoup de poésie dans son travail, d'autant que l'artiste entretient un rapport particulier à la nature [-ce qui m'a donné envie de le présenter ici-]. Quelques citations de l'artiste.

"Nous cherchions un art élémentaire qui, du moins nous le pensions, devait sauver les hommes de la folie furieuse de l’époque."


"Nous ne voulons pas copier la nature. Nous ne voulons pas reproduire, nous voulons produire, comme une plante qui produit un fruit, directement et non par truchement. Comme il n’y a pas la moindre trace d’abstraction dans cet art, nous le nommons : art concret."

"L’art concret veut transformer le monde, rendre l’existence plus supportable. Il veut sauver l’homme de la folie la plus dangereuse, la vanité. L’art concret est un art élémentaire, naturel, sain, qui fait grandir dans l’esprit et dans le coeur les étoiles de la paix, de l’amour et de la poésie."


Une "concrétion" imitant ces formes que l'on trouve dans la nature.
[Pas vraiment séduite par ce fond gris choisi par le photographe...]


Feuille se reposant, 1959

vendredi 21 novembre 2008

Je cherche de l'eau

"LEONE (s'approchant d'Alboury). - Je cherche de l'eau. Wasser, bitte (Elle rit.) Vous comprenez l'allemand ? Moi, c'est la seule langue étrangère que je connais un peu. Vous savez, ma mère était allemande, véritablement allemande, de pure origine ; et mon père alsacien ; alors moi, avec tout cela... (Elle s'approche de l'arbre.) Ils doivent me chercher. (Elle regarde Alboury.) Il m'avait pourtant dit que... (Doucement :) Dich erkenne ich, sicher (Elle regarde autour d'elle.) C'est quand j'ai vu les fleurs que j'ai tout reconnu ; j'ai reconnu ces fleurs dont je ne sais pas le nom ; mais elles pendaient comme cela aux branches dans ma tête, et toutes les couleurs, je les avais déjà dans ma tête. Vous croyez aux vies antérieures, vous ? (Elle le regarde.) Pourquoi m'a-t-il dit qu'il n'y avait personne sauf eux ? (Agitée :) J'y crois, moi, j'y crois. Des moments si heureux, très heureux, qui me reviennent de si loin ; très doux. Tout cela doit être très vieux. Moi, j'y crois. Je connais un lac au bord duquel j'ai passé une vie, déjà, et cela me revient souvent, dans la tête. (Lui montrant une fleur de bougainvillée :) Cela, on ne le trouve pas ailleurs que dans les pays chauds, n'est-ce pas ? Or je les ai reconnues, venant de très loin, et je cherche le reste, l'eau tiède du lac, les moments heureux. (Très agitée : ) J'ai déjà été enterrée sous une petite pierre jaune, quelque part, sous des fleurs semblables. (Elle se penche vers lui.) Il m'avait dit qu'il n'y avait personne (Elle rit.) et il y a vous ! (Elle s'éloigne.) Il va pleuvoir, non ? alors expliquez-moi comment vont faire les insectes, quand il va pleuvoir ? Une goutte d'eau sur leur aile et les voilà fichus. Donc, que vont-ils devenir, sous la pluie ?"
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Un extrait de la pièce Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès que j'ai vu jouer récemment. Impressionnée par le jeu de l'acteur interprétant Cal, un jeu très physique, une virilité brutale, quasi animale... Qui sert bien le personnage dominé par ses instincts. A lire, à découvrir sur scène.

jeudi 20 novembre 2008

(...) il faut cultiver notre jardin.

Formule par laquelle Voltaire clôt son (anti-)roman Candide, à laquelle j'ai emprunté en partie le sous-titre de ce blog (quitte à abuser d'une formule plus qu'usée à force d'être citée en toute occasion), et qui me permet d'introduire ce billet. En pleine lecture du Dictionnaire philosophique, j'avais envie de vous faire partager l'une des bouffonneries du "philosophe" de Ferney...

Un extrait
cueilli au vol et au gré de ma lecture...

A propos des Égyptiens et du rite de l'embaumement des corps, Voltaire pose cette question non point dénuée de bon sens et de malice :
"Mais s'ils espéraient cette résurrection des corps, pourquoi leur ôter la cervelle avant de les embaumer ? Les Égyptiens devaient-ils ressusciter sans cervelle ?"

La question méritait d'être posée... Je vous la laisse méditer.

lundi 17 novembre 2008

Fischli et Weiss

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Je n'avais pas encore posté de photos de la série Fleurs, Champignons exposée lors de la rétrospective Fishcli et Weiss en 2007, c'est désormais chose faite. Pour découvrir le travail des deux artistes c'est par ici. Vous pourrez voir une galerie photos et un reportage avec interview et présentation de l'expo. (Rassurez-vous, ils n'ont pas fait que des photos de fleurs ! Mais aussi des videos insolites, des projections, des sculptures...) Une expo qui donne à voir, à penser et à rire pour peu qu'on soit sensible au travail des deux artistes...
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Pour vous mettre au parfum, un extrait de la projection Questions qui ne manque pas d'humour : -Est-ce que tout ce que j'ai oublié est gros comme une maison ? [Ben, oui je crois... Gloups "]* -Dois-je me balader le nez au vent ? [Oui, tout le temps... Enfin j'y travaille.]* -Devrais-je me construire un monde d'illusions ? [Est-ce que je devrais ? Ben non, c'est ça le problème...]*

[*mes réponses aux questions. Si l'exercice vous tente, je serai ravie de lire vos réponses]

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Dans cette surimpression, je crois reconnaître des Ancolies, mais pour le reste... Ben, je sèche. Avis aux spécialistes !

samedi 15 novembre 2008

Lune en plein jour

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oeil de chat - agate - galaxie - araignée
le sac de billes des filles
dans les poches
le sourire
du cambrioleur

Dans la cour
les fougères
le parfum des tilleuls

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La lune en plein jour
ferait mieux de se cacher dans un seau d'eau
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Pour Hervé

vendredi 14 novembre 2008

Un joli Poisson

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Entre le traité de Vienne et celui d'Aix-la-Chapelle, petite pause récréative sur la toile avec un détail d'une robe fleurie peinte par Boucher, robe appartenant à l'une des maîtresses de Louis XV... La fameuse Jeanne.
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A observer : le cou et le bas de la nuque de Jeanne dans le miroir en haut à droite...

jeudi 13 novembre 2008

Derrière des portes






Une lune ?
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L'heuchère est aussi appelée le désespoir du peintre, une jolie plante légère et fine qui avait inspiré un précédent billet : "éclats d'ombres et lumière" .

mercredi 12 novembre 2008

Encore 15 de plus...



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Et c'est déjà ça
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Une video envoyée par Nicolas, je vous en fais profiter !

mardi 11 novembre 2008

Séraphine Louis

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Les grandes marguerites de Séraphine Louis. Autodidacte, Séraphine peignait la nuit et travaillait le jour comme simple femme de ménage à Senlis. Rien ne la prédestinait à devenir une artiste exposée et reconnue. L'interprétation de Yolande Moreau dans le film de Martin Provost donne à voir une femme fruste, ancrée dans la matière brute : terre, sang, eau, pain et arbres... en même temps qu'une femme au-delà, hors du monde. Traversée.
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J'oubliais de dire -mais on l'aura compris- que j'ai aimé le film et l'interprétation de Yolande Moreau...

lundi 10 novembre 2008

Désespoir du peintre

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+++++++++et
+++++++++Lune au plafond
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Une composition insolite avec heuchère et table à repasser... L'œil averti aura reconnu l'instrument de torture en bas à droite de l'image.

mercredi 5 novembre 2008

It's the day

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Un livre pour la jeunesse que je m'en vais acheter cet après-midi...

Chicago, je reviendrai de Gisèle Bienne

"Surtout, profite de ton séjour aux États-Unis. Yes, all right, répond Sylvie, comme chaque fois. Mais ce n'est pas en jouant au bridge et au tennis, ni en restant enfermée dans sa chambre avec son dictionnaire d'anglais, encore moins en pratiquant le dating avec des lycéens attardés et boutonneux qu'elle va découvrir l'Amérique. La Parisienne de 17 ans, sélectionnée pour un programme d'échange dans un lycée pilote de Chicago, finit par douter : est-ce bien cela, la vie américaine, celle que lui offre sa famille d'accueil bon chic bon genre ? Nous sommes en 1964, les Etats-Unis sont en pleins bouleversements sociaux. Martin Luther King fait un rêve. Des étudiants se lèvent pour défendre les droits civiques des Noirs, travaillent dans les ghettos et recherchent des volontaires. Sylvie est partante. Elle ne veut pas passer à côté de cette Amérique-là. Celle des pauvres, des marginaux, des exclus ou des artistes qu'elle aborde sans préjugés. Elle va découvrir un autre monde, plusieurs mondes."

lundi 3 novembre 2008

De quelques choses vues la nuit

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Ecoutez, et ouvrez vos yeux en vous.
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"Deux guides dirigent les spectateurs dans les ruines d'une cité. Au fur et à mesure de cette visite, des voix se font entendre, âmes errantes ou fantômes hantant inlassablement ces lieux séculaires. Les personnages sont condamnés au ressassement et à la solitude au plus profond d'une nuit sans étoile. Des fragments de mémoire, des paroles obsessionnelles, des histoires d'amour... C'est tout un univers comme figé dans une nuit mystérieuse pour explorer ce qu'il reste après le passage de l'Histoire... après la catastrophe."

Résumé de la pièce De Quelques choses vues la nuit,
de Patrick Kermann
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J'ai découvert les textes de Patrick Kermann sur scène cette année, De quelques choses vues la nuit et La mastication des morts. Il faut aller voir ces pièces et particulièrement la dernière, on y apprend à rire des morts autant qu'à s'en émouvoir.

samedi 1 novembre 2008

Novembre

Sing Sing Sing ...

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Et vous ?


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