samedi 13 septembre 2008

Cyclamen


J'ai improvisé cette série lundi, après avoir récupéré chez une amie quelques pousses et boutures. A partir de rien ou disons de pas grand chose. Les fleurs avaient été déposées dans un journal en papier et transportées dans un sac, un sac en plastique vert.
Lundi, le temps était superbe. Je n'ai pas eu envie de sortir les fleurs de leur sac, ni de retirer le journal. Il fallait utiliser ce qui s'offrait là, ne rien modifier, simplement observer. Profiter, de cette lumière qui pénétrait dans le sac de façon directe ou indirecte, de la superposition des fleurs, des images et des textes imprimés sur le journal.
En cherchant un nom pour cette série, j'ai recherché l'étymologie du nom des fleurs que j'avais photographiées : "Le nom Cyclamen est dérivé du grec κυκλος", mot d'origine grecque, "cercle, rond", par analogie la roue, le cercle du soleil et de la lune, la voûte du ciel, un lieu circulaire fortifié et par extension l'évolution des corps célestes, l'année elle-même.

_________Le journal en papier.
_________Les cyclamens.
_________L'idée
++++++++++___de cycle,
+++++++++++++++++++de recyclage.
Au moment où,
Je me sens à l'entrée d'un nouveau cycle,
Après plusieurs "recyclages".

Je les ai presque toujours vécus de façon euphorique, avec cette certitude que tout serait pour le mieux. 2008 est l'année d'un nouveau "recyclage", et je ne sais pas où je vais.
Cependant, plus j'avance et plus l'existence semble me rappeler que je ne peux rien maîtriser, ni retenir.

Qu'il faut sans cesse
(lâcher prise).
*
Eloge des vagabondes
(à Emmanuelle, merci)
Les plantes voyages. Les herbes surtout. Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent. En moissonnant les nuages, on serait surpris de récolter d'impondérables semences mêlées de loess, poussières fertiles. Dans le ciel déjà se dessinent d'imprévisibles paysages. Le hasard organise les détails, utilise tous les vecteurs possibles pour la distribution des espèces. Tout convient au transport, des courants marins aux semelles des chaussures. L'essentiel du voyage revient aux animaux. La nature affrète les oiseaux consommateurs de baies, les fourmis jardinières, les moutons calmes, subversifs, dont la toison contient des champs et des champs de graines. Et puis l'homme. Animal agité en mouvements incessants, libre échangeur de la diversité.
Gilles Clément


2 commentaires:

Anonyme a dit…

ha oui, très bien. Je ne connaissais pas ce passage, faut dire que toutes ces lectures de fac sont un peu loin. Si ça te fait rien je vais moi aussi utiliser cet extrait, ça éclairera un peu plus mon propos. Pense à me dire ce que tu veux comme dessin. à bientôt. et bravo pour la sensibilité de ton approche sur ce blog plein de poésie.

* a dit…

Pas de problème les écrits aussi sont faits pour voyager ! Merci Thibault.